Art-Thérapie

Art-thérapie,

lorsque les couleurs remplacent les mots. 

Selon Winnicott, la première fonction du jeu est l’acceptation de la réalité. Le jeu suppose la création d’un espace intermédiaire, aire transitionnelle, qui n’est ni au-dehors (ce n’est pas la réalité extérieure) ni au-dedans (le moi), c’est une aire « de repos ». L’atelier d’Art-thérapie recrée cette aire transitionnelle de création. L’art-thérapeute en est la « mère suffisamment bonne » et empathique, celle qui s’adapte activement aux besoins du patient, celle qui est la garante du cadre. Dans l’atelier d’Art-thérapie, l’acte de créer, le jeu, va aider le patient à accéder au « je », à s’affirmer en tant qu’individu et va ainsi apprendre à devenir autonome. Pour Winnicott, jouer et être créatif vont de pair car l’enfant ou même l’adulte y fait émerger sa personnalité et donc son Moi. Concentration, imagination, détournement des mécanismes de défenses, apaisement des angoisses, voilà ce qu’implique le jeu qui est d’abord individuel puis partagé et enfin source de communication dans le groupe.

Sur une palette, les couleurs se côtoient, se frôlent, s’allient pour fusionner et se transformer…

Les deux couleurs s’en trouvent changées définitivement. Cette métamorphose de la couleur apporte à celui qui peint un bien-être, un lâcher-prise. C’est l’effet de surprise, un autre regard sur la couleur qui peut devenir autre sans perdre son identité. Sans elle, le tout serait différent. Le peintre peut ainsi s’associer à cette transformation. Il en est l’acteur. De par son action de peindre il modifie volontairement ou par hasard la couleur, de même il peut imaginer transformer les couleurs qui teintent sa vie. Les rendre plus douces, plus vives, en modifier légèrement la teinte ou encore les métamorphoser. Quelques soit cette nouvelle teinte obtenue celle-ci est transformée irrémédiablement. Il en est de même pour le processus thérapeutique.

Sur la palette des émotions, les hommes se côtoient, se frôlent, s’allient pour fusionner et se transformer…

De même que pour la peinture, les rencontres humaines apportent surprise et engendrent un regard autre sur notre vie. Dans un atelier d’art-thérapie, la rencontre entre les participants (patient/patient ou patient/soignant) permet de mieux connaître sa propre couleur, d’accepter l’aide et l’échange avec l’autre, le changement de sa propre teinte. Comprendre que l’on peut apporter à l’autre et que notre couleur ira laisser une empreinte, une demi-teinte et que notre présence a une valeur artistique et émotionnelle. C’est l’effet thérapeutique du groupe. Le patient sortira de l’atelier d’art-thérapie en portant une teinte légèrement différente qu’il pourra encore et encore modifier et améliorer jusqu’à ce que celle-ci soit harmonieuse à ses yeux. L’art-thérapeute, lui, quitte également l’atelier empreint de cette expérience humaine et de son nuancier, mais il doit s’efforcer à chacune des séances de revenir avec des couleurs primaires…

Article écrit par Valérie LABBE Art-thérapeute – Diplômée IRFAT Avignon

Bibliographie : Winnicott D. 1975. Jeu et réalité. Gallimard, Paris.

IRFAT – Institut de Recherche et de Formation en Art-thérapie Avignon

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Si nous comparons l’atelier d’Art-thérapie et l’atelier d’Art, nous pouvons affirmer que dans un atelier d’Art le sujet (la personne) est au service de l’objet (d’art), en atelier d’Art-thérapie l’objet est au service du sujet.
En Art-thérapie l'art est un moyen dont le but est le soin.

Atelier d'Art-Thérapie

Mardi de 14h à 15h30

Groupe de 4 personnes maximum

Séance individuelle sur rendez-vous